Papillon vole !

Au départ, je voulais réaliser ce cadre pour ma copine M. qui a fêté son anniversaire récemment. Puis, j'ai pensé à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui est dans un passage de sa vie tout moisi. Quelqu'un que je ne connais pas beaucoup. Rencontrée une ou deux fois, on est surtout en lien via nos blogs respectifs. L'excuse était donc toute trouvée pour ne rien faire. Parce que si vous êtes comme moi (et il doit bien y en avoir une ou deux, sinon c'est que je suis vraiment une grosse M...), vous avez toujours une bonne excuse pour laisser bien tranquille les personnes en galère. Mes préférées ? "Je la connais pas vraiment, si je lui parle elle pourrait prendre ça pour de la curiosité mal placée" ; "cette personne a beaucoup de famille, elle est déjà sûrement très entourée" ; ou encore "je voudrais bien, mais je sais vraiment pas quoi lui dire...". Ce genre d'excuses est très efficace pour rendormir ma conscience à peine éveillée !

Mais à dire vrai, je crois que pour la personne qui souffre, qui traverse la maladie, la dépression, la solitude... un mot maladroit, c'est déjà moins douloureux que le silence. Peut-être vaut-il mieux mettre les pieds dans le plat, même si c'est pas très fin, que de ne rien faire. Peut-être que ça ne change pas grand chose, surtout si on s'y prend un peu mal, mais certainement aussi qu'une attention bienveillante est une pierre énorme lancée dans la mare sur laquelle la personne en difficulté va pouvoir monter pour prendre de l'air. Et même que si on est nombreux à jeter des cailloux, ça formera un chemin pour aider la personne à sortir de l'eau (ou de la vase, ou de la boue... Je parle ici d'une façon générale, et chacun à ses propres métaphores pour détailler la situation dans laquelle il se trouve). Et soyons optimiste, on a bien plus de chances de trouver les mots justes, ou l'attitude juste, que de se planter. Et donc on a beaucoup de chances de disséminer du bonheur. Si si !

Il y a quelques années, alors que je m'enfonçais dans la dépression, un pote est passé à l'improviste. Pas le super méga pote depuis 30 ans, avec qui j'aurais fait les 400 coups, non, juste un pote, comme ça. Sans doute ne savait-il pas trop quoi faire, alors il m'a écrit un petit mot trop sympa, qu'il a glissé dans une coquille d'œuf vide, sur laquelle il avait dessiné un visage souriant. Il est pas resté très longtemps, il m'a donné son œuf juste en partant. Et ben ce petit œuf, il a changé le cours de ma vie ! T'as vu, pote, j'en parle encore, et d'ailleurs, je l'ai encore ! T'es devenu un frère, ce jour-là, et tu le seras toujours.

Il y a quelques années, quand j'étais étudiante, sans enfants ni famille à charge, avec un esprit créatif en pleine effervescence, il m'est arrivé de faire des trucs comme ça. De donner un paquet de Mars, parce que "Mars, et ça repart" (seuls ceux qui regardaient la télé au siècle dernier peuvent comprendre), d'envoyer des cartes que je faisais moi-même (je décalquais des Diddl... :)). Même qu'une fois, à un pote étudiant en médecine, j'ai envoyé des boites de médocs, vides, mais dans lesquelles j'avais réécrit les notices à ma façon...

 C'était chouette, je crois. Je n'ai pas toujours eu de retours (et cela a peut-être contribué en partie à la chute de ces attentions), mais j'ose croire que ça a souvent atteint son but : décrocher un sourire et insuffler de l'énergie, qui tend à déserter les gens qui galèrent.

Alors ma grande décision du jour est de revenir en mode "Bisounours". Et peut-être même que ça va en convaincre quelques uns parmi vous, et qu'à votre tour vous contaminerez des personnes en plus.  Je rêve que l'amour, l'affection et la solidarité se répandent (même 1000 fois moins que les conneries ambiantes qui se propagent actuellement sur les réseaux sociaux, ce serait déjà ça !). Promis, je ne me suis pas droguée (^^) ; mais je crois encore en l'Humanité, cette vague d'amour qu'on reçoit à la naissance, et que, pour la plupart, on a pu enterrer au fin fond de nos chaussettes mais qui ne demande qu'à ressusciter !

 

Soyons fous, soyons attentifs les uns aux autres !

Je pense fort à toi, E., et je pense à pleins d'autres... Je transmets à tous ceux qui en ont besoin un énorme câlin virtuel !

 

(papillon brodé au point de croix sur du lin, dans un cadre tout customisé à la Emy...)